Compans : le bras de fer entre le maire et les deux généralistes s’achève par leur départ pour Moussy-le-Neuf

À Compans, rupture inattendue entre élus et soignants autour d’une réorganisation médicale locale délicate

Publié le

La tension monte à Compans, petite commune secouée par une rupture inattendue entre la municipalité et deux figures clés du quotidien local. Derrière cette séparation, une série de choix assumés, des prises de position fermes et des décisions lourdes de conséquences. Habitants, élus et professionnels se retrouvent à la croisée des chemins, dans un contexte où chaque partie campe sur ses convictions.

À Compans, des honoraires doublés et un remboursement symbolique

Depuis le 14 juillet, selon leparisien.fr, les deux praticiennes sont passées en secteur 3, c’est-à-dire en honoraires libres. La consultation est passée de 30 euros à 60 euros, tandis que l’Assurance maladie ne rembourse plus que 18 centimes. Ce virage s’explique par leur volonté affichée de consacrer davantage de temps aux patients.

Dans la commune de 820 habitants, des affiches « Santé en danger à Compans ! » ont fleuri, alors que le maire a lancé une pétition pour infléchir leur position. Malgré la pression locale, les deux seules généralistes ont maintenu leur cap, assumant des consultations plus longues et une organisation différente.

Le bras de fer s’est tendu quand la municipalité a tenté de les faire revenir. Les praticiennes, déconventionnées, ont confirmé la nouvelle tarification et l’absence de prise en charge. Le débat a alors glissé vers l’accès aux soins, la durée des consultations et la soutenabilité pour les ménages.

À Compans, un loyer réévalué et un cabinet bien doté

Installées il y a onze ans et demi, les deux médecins avaient reçu des conditions d’accueil exceptionnelles. Le centre médical neuf offre 100 m2, trois bureaux, une cuisine, une salle d’attente, un ascenseur PMR et un box, avec deux places de parking privé. Ces atouts ont bâti une patientèle.

Le loyer, démarré à 150 euros par mois, est passé à 800 euros au bout de neuf ans, puis à 940 euros récemment. En désaccord avec la déconvention, le maire Joël Marion (PCF) l’a aligné sur le secteur libéral à 4 800 euros. Il dit les avoir « perdues » au 14 juillet.

Conséquence directe, l’édile perd son médecin traitant et juge le secteur 3 « sans sens » à Compans. Des habitants s’inquiètent, comme Jeanine, Ginette et Serge, après une réunion publique en juin. À Claye et à Juilly, les cabinets refusent de nouveaux patients, ce qui complique les démarches.

Patients partagés, qualité revendiquée et nouvelle adresse annoncée

Loïc, 41 ans, de Saint-Soupplets, sort satisfait. Deux médecins l’avaient traité pour une bronchite, la toux persistait. Ici, la généraliste a pris le temps, puis l’a adressé à un pneumologue. Le diagnostic tombe : bronchopneumopathie chronique obstructive. Le coût augmente, résultat le convainc.

Amir, en affection de longue durée, consulte chaque mois. Il redoutait « soixante euros pour cinq minutes », avant de constater une visite plus longue. Pour les patients suivis mensuellement, le tarif reste à 30 euros, qu’il juge « correct », malgré un budget contraint.

La Dr Aurélie Devinante déplore la polémique et défend « une médecine humaine et éthique ». Les contraintes de la Sécurité sociale poussent à l’acte à la chaîne, tandis qu’elles privilégient le temps soignant. Décision fin juillet, annonce le 10 août : installation le 1er septembre à Moussy-le-Neuf, à 11 km de Compans, à côté de la poste, dans des locaux rénovés.

Quelles conséquences immédiates pour l’accès aux soins locaux

Le départ des deux généralistes ouvre une période d’ajustements pour Compans. Les habitants devront organiser leurs suivis, tandis que les médecins promettent la continuité à courte distance. Les tarifs et les remboursements resteront au cœur des choix individuels, alors que la municipalité devra préciser ses solutions. Le 1er septembre marquera un nouveau point d’équilibre, entre proximité, qualité des soins et contraintes financières.

Faites passer le mot : partagez cet article avec vos proches.