La calanque de Sormiou attire, serre et inquiète à la fois. L’affluence grimpe, les attentes aussi, tandis que le site, étroit, exige une vigilance constante. Le dispositif de sécurité, renforcé chaque été, cherche l’équilibre entre liberté et protection. Sur place, les équipes rassurent, préviennent, interviennent sans relâche. Dans ce décor fragile, les CRS incarnent une présence visible, pensée pour réduire les risques, apaiser les tensions et garder l’eau sûre.
Sécuriser chaque baignade, mission centrale des CRS
Depuis l’été 2022, un plan dédié encadre l’accès et la surveillance de Sormiou, souligne franceinfo.fr. La préfète déléguée des Bouches-du-Rhône s’est rendue sur la plage le 12 août 2025, dans le 9e arrondissement de Marseille, pour évaluer l’action conjointe avec la DIPN 13. Quatre sauveteurs issus des CRS se consacrent uniquement à la baignade. Leur rôle s’affirme dès les premières heures, car la foule arrive tôt, et les courants imposent une attention serrée.
Le site reste interdit aux véhicules motorisés depuis le 14 juin, sur toute la saison. Malgré cela, près de 3000 personnes par jour empruntent sentiers et navettes. L’endroit est exigu. Les distances se réduisent, la promiscuité augmente, donc chaque geste compte. Les équipes rappellent les règles, fluidifient les zones de mise à l’eau, puis orientent familles et nageurs vers des espaces moins saturés, afin de prévenir heurts et chutes.
La prévention s’appuie sur des messages clairs, une écoute continue, et des contrôles visibles. Les agents surveillent bouées, chenaux et rochers. Ils observent les embarcations légères, car l’imprudence survient vite. Ils privilégient la pédagogie, tout en gardant la capacité d’intervention. Cette méthode limite les accidents simples, et réduit aussi la crispation liée à l’attente, tandis que le vent et la houle changent les priorités en quelques minutes.
Présence dissuasive et lutte contre les dégradations
L’objectif reste la tranquillité publique. Les renforts multiplient les passages à heure variable, afin d’éviter routines et angles morts. Cinq à six patrouilles tournent en continu sur la zone. Les référents locaux partagent les retours du terrain. La commissaire divisionnaire Camille Derrier, directrice zonale adjointe, souligne une saison globalement calme. Un bref incident au tout début s’est réglé vite, sans suite notable ni blessure.
La prévention ne couvre pas que l’eau. Les équipes ciblent vols, larcins, revendeurs à la sauvette. Elles butent sur un phénomène ancien : dégradations et vandalisme. Des cabanons ont été saccagés, des pneus crevés, des semi-rigides lacérés par le passé. Face à cela, le passage régulier rassure. Commerçants et estivants le disent. Les CRS tiennent la ligne, tandis que la dissuasion, visible, réduit les tentations rapides.
Les messages passent mieux quand la présence reste humaine. Les agents expliquent, verbalisent en dernier recours, puis recadrent les comportements à risque. La préfète rapporte des retours très positifs. Les habitués confirment. « Heureusement qu’ils sont là ! », lâche le président de l’union nautique, qui voit une crainte utile remplacer l’insouciance. Cette relation directe nourrit une confiance simple, parce que chaque geste visible renforce le sentiment de sécurité.
Prévenir l’incendie et gérer l’afflux avec les CRS
La menace majeure reste l’incendie. Le massif s’assèche vite, et l’issue vers la mer complique tout. Un exercice mené en début de saison par les marins-pompiers l’a montré : l’évacuation demeure délicate. L’enjeu est clair : réduire la densité humaine, surtout quand le vent monte, car la fumée désoriente, puis bloque les chemins étroits, tandis que l’eau ne suffit pas toujours.
Les habitués demandent des choix forts. Le maintien de l’interdiction des voitures a limité l’accès, sans faire chuter la foule. Il faudrait, selon eux, moins de promotion, plus de signalétique sécurité, et une information mieux placée. Le parc national est invité à assumer davantage. La coordination doit lier contrôles, pédagogie et logistique, car un simple bouchon peut geler toute manœuvre de secours, surtout aux heures chaudes.
Limiter les risques passe aussi par des quotas, au moins en période d’alerte. Les parcours doivent respirer, puis s’éclairer grâce à des panneaux clairs. Les renforts adaptent déjà leurs trajectoires. Ils corrigent les files, puis découpent les flux. Ils placent radeaux et moyens d’alerte au bon endroit. Les CRS gardent l’œil sur les zones d’ombre. Ainsi, le temps de réaction baisse, et l’évacuation gagne quelques minutes.
Pour Sormiou, une protection durable, claire et assumée
Protéger Sormiou, c’est doser plaisir et prudence, sans céder à la routine. Les retours rassurants ne doivent pas endormir la vigilance. Une foule de 3000 personnes appelle des décisions stables, lisibles, partagées. Des quotas saisonniers, une signalétique renforcée et une coordination ferme donneraient de l’air. Dans ce cadre, les CRS resteront utiles, visibles, à la bonne distance, pour que la beauté du lieu tienne face aux risques.