Une voie se dessine, puis tout bascule quand l’itinéraire conseillé par le GPS fait quitter l’autoroute pour une piste inattendue. La scène résume un réflexe moderne : suivre l’écran, parce que la vitesse de calcul rassure. Le trafic bloque, la lassitude gagne, alors la tentation du raccourci s’impose. L’épisode qui a surpris tant d’usagers rappelle, avec simplicité, que la route impose toujours ses propres règles.
Quand le GPS fait préférer la petite route à la file arrêtée
Le samedi 9 août, en début d’après-midi, l’A75 se fige dans le sens sud-nord, entre Lodève et le tunnel du Pas de l’Escalette. Selon midilibre.fr, les automobilistes cherchent une échappée rapide, tandis que la chaleur et l’attente pèsent. La circulation se déporte vers le réseau secondaire.
Par Soubès, certains passent par la RD25, d’autres visent Pégairolles-de-l’Escalette via la RD149, et le flot s’étire. Une part non négligeable, emportée par l’itinéraire du GPS, s’engage pourtant sur le chemin de la Lergue. L’impression d’être malin s’installe, alors que le tracé promet un accès plus direct à l’échangeur voisin.
L’itinéraire paraît logique, toutefois la réalité du terrain rappelle vite ses limites. Le chemin débute correctement bitumé, dessert une station d’épuration et deux maisons, puis change de visage. L’illusion d’un raccourci s’effrite, car l’espace se resserre, la visibilité chute et les croisements deviennent délicats.
Sous le viaduc, le GPS oublie ce que le revêtement raconte
Au-delà du parc d’activité d’Arques, la voie passe sous le viaduc de la Brèze, puis longe l’A75 en contrebas de la voie descendante. Cette portion, irrégulièrement revêtue, tient plus du chemin de vigne que d’une route de transit. Sur près de quatre kilomètres, chaque virage demande de l’attention et une vitesse mesurée.
Le tracé mène jusqu’à l’échangeur n° 51 de Pégairolles, mais la largeur empêche tout croisement serein. Les véhicules surbaissés frottent, les carrosseries frôlent les talus, tandis que la poussière se soulève. L’œil cherche un bas-côté, une aire pour souffler, et ne trouve qu’un ruban étroit qui pardonne peu les erreurs.
Le confort de la navigation masque parfois l’évidence : certains axes supportent mal un trafic de transit, même partiel. L’outil guide, cependant la route décide. Dans cet environnement agricole, la priorité reste la sécurité des usagers et la préservation d’un chemin.
Risques concrets, décision locale et fermeture au gué de l’Oulette
En cas d’accident, d’incendie, de panne ou d’embourbement, l’accès des secours et des dépanneurs devient complexe. Le temps perdu s’allonge alors, paradoxalement, malgré la promesse initiale d’un gain. Les dommages sur le revêtement s’additionnent, et la facture d’entretien, déjà lourde, pèse sur le budget communal.
Prévenue de ces dérives, la maire de Soubès, Isabelle Périgault, agit vite et ferme le chemin de la Lergue au droit du gué de l’Oulette. La mesure vise à empêcher un contournement incongru, parce que dangereux, et protège un site rural fragile.
L’épisode rappelle une évidence utile : suivre un GPS n’exonère pas d’évaluer le terrain. La meilleure route, parfois, reste celle pensée pour le volume d’un jour de pointe. Les départementales RD25 et RD149 trouvent leur rôle, tandis que le raccourci séduisant montre ses limites dès que l’affluence grimpe.
Des repères simples pour garder le bon sens
Cette fermeture, assumée, recentre l’attention sur le partage de la route et la prudence. Les applications aident, pourtant l’observation des panneaux, la lecture du revêtement et la logique d’un réseau pensé pour absorber les pointes demeurent essentielles. La prochaine fois, la patience coûtera moins qu’un détour risqué, même si l’écran promet une minute gagnée. GPS ou pas, le volant commande et la vigilance protège.