« Ce sera le cœur du quartier » : à Paris, 2 000 voisins achètent collectivement une maison dans le XIVe

Une maison commune financée par 2 000 voisins transforme la vie locale et renforce l’entraide quotidienne

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Première phrase nette, vivante, et sans détour. Ici, la force du voisinage bascule dans l’action concrète à Paris. Dans le XIVe, une communauté soudée transforme la convivialité en projet commun. L’ambition tient en une adresse, un local, et une idée simple. Ouvrir une maison commune, utile, pour toutes les générations, avec des usages clairs, proches, et partagés au quotidien. Dès maintenant.

Un village de liens à Paris

Association fondée en 2017, la République des Hyper Voisins anime ce “village” du XIVe, affirme archive.is. Le périmètre va d’Alésia au parc Montsouris, bordé par les avenues du Général-Leclerc, René-Coty et Reille. Ici, on se dit “Bisounours radicaux”. La politesse devient culture, et la densité urbaine cesse d’isoler.

L’événement totem s’appelle la table d’Aude. Chaque novembre, mille couverts s’alignent au milieu de la chaussée. Chacun apporte un plat, une chaise, un trait d’humour. La rue change de visage, et l’on s’assoit ensemble. Le quotidien s’embellit par des apéros, des cafés, et d’autres rendez-vous culturels réguliers, vraiment.

L’idée fixe tient en une mesure simple : multiplier les salutations. Passer de cinq “bonjour” par jour à cinquante. Dans ce quartier d’environ 15 000 âmes, le voisin n’est plus un inconnu. Elle appelle une adresse claire, au cœur de Paris, où l’élan social prend corps.

Financement solidaire et usages concrets à Paris

Le projet change d’échelle avec un local de 120 m². La “maison” avance : la promesse de vente est signée chez le notaire. Le prix atteint 600 000 €. L’achat se partage en 600 “briques” de 1 000 €. Chacun participe, et garde un lien tangible avec le lieu.

Le Crédit mutuel du quartier propose un prêt de 1 000 € sur cinq ans. La mensualité reste légère, à peine au-dessus d’un paquet de cigarettes. Erwan, 52 ans, a acheté une brique. Il salue une mobilisation inédite à l’échelle d’un quartier entier.

La maison, ancienne imprimerie rue de l’Aude, servira à tous. Deux soirs par semaine, chacun pourra recevoir jusqu’à vingt personnes. Le jour, on proposera ateliers tricot, aide aux devoirs et cours de cuisine. S’ajouteront objets trouvés, réception des colis, prêts d’un diable ou d’un vélo-cargo, utiles dans Paris dense.

Adhésions, profils variés et élan civique

Le fil WhatsApp réunit 2 000 voisins, avec des canaux hyper-ciné et hyper-bricolage. Laure, 58 ans, a acheté trois briques, pour son fils, son mari et elle. Elle imagine des brunchs anglais, espagnols et italiens, déjà testés chez les uns et les autres. L’organisation reste simple, spontanée.

Anne, 75 ans, a pris une brique et apportera des outils en double. Elle veut des services pour jeunes parents et des activités pour personnes timides. Suzanne, anesthésiste, bénévole des Transmetteurs, animera ateliers santé hebdomadaires. Le lieu offrira orientation, prévention, accompagnement, et une machine à laver partagée.

Au 7 août, le compteur affichait 346 briques, soit 58 % de la somme visée pour l’achat et les travaux. D’autres participations arriveront après les vacances. Un dossier de budget participatif est en mairie d’arrondissement. On investit dans le lien social, à Paris, et l’exemple rayonne.

Pourquoi cette maison peut changer durablement nos habitudes locales

La dynamique enclenchée dépasse l’achat partagé. Elle installe des usages concrets, une gestion proche, et des gestes qui durent. À Paris, l’expérience gagne en solidité, car elle repose sur des faits simples et utiles. Les portes s’ouvriront, les visages se croiseront, et la confiance circulera. Le cœur du quartier battra longtemps, sans emphase, avec une joie très ordinaire. Cela suffit.

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