Une voiture volée, un fusil prêt à servir, un plan qui déraille. L’arrestation tombe après un simple feu rouge, et la piste prend de l’ampleur. Derrière la fuite, l’ombre d’un homme de main supposé s’affirme, tandis que les indices s’additionnent. Le décor se met en place, sans bruit, avec des gestes précis et des rôles bien tenus.
Course-poursuite et arsenal d’un homme de main
La scène démarre dans la nuit de vendredi à samedi, à Thiais, raconte leparisien.fr. Une Toyota C-HR grille un feu rouge. Deux hommes à bord. Le conducteur fuit aussitôt. Gyrophare et sirène lancés, la patrouille suit. Le véhicule gagne Vitry-sur-Seine, s’engage dans une impasse, puis les suspects encagoulés filent vers le parc des Lilas.
La voiture abandonnée livre sa vérité. Elle est volée et porte des plaques en doublette, liées à un modèle identique immatriculé dans l’Eure. Sur la banquette arrière, une Kalachnikov apparaît. Le chargeur est approvisionné. Seize cartouches de calibre 7,62 sont prêtes, rangées pour servir vite et fort.
Un bidon d’essence, caché dans un sac-poubelle côté passager avant, complète le lot. L’accessoire évoque un incendie programmé, donc une volonté d’effacer. L’ensemble correspond aux outils d’un homme de main opérationnel. L’alignement des pièces intrigue, car il dessine une mission à venir, millimétrée et froide.
Trajectoire, planque et réseaux supposés
À 7 h 25, les deux suspects réapparaissent. Ils se séparent. Rayan est interpellé rue Henri-Matisse, à Vitry-sur-Seine. Il porte une balise GPS, une cagoule et des gants. Les agents de la sécurité publique le remettent aux enquêteurs du service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne pour la suite.
La garde à vue s’ouvre à Créteil. Lundi 11 août, le mis en cause est mis en examen pour détention d’arme de guerre, association de malfaiteurs, recel de vol et refus d’obtempérer. Des prélèvements tombent en série dans le véhicule. Des images de vidéosurveillance sont récupérées, puis analysées, car chaque détail peut faire bascule.
Le profil se précise vite. Officiellement, Rayan déclare un logement à Romainville, chez sa mère et son beau-père. En réalité, il circule entre Colombes, Bezons et Vitry-sur-Seine. Les services le connaissent déjà. Le tableau renforce l’idée d’un homme de main mobile, prêt à changer de base et à éviter les traces.
Recrutements, précédents et méthodes d’un homme de main
En 2022, la brigade de répression du banditisme de Versailles ouvre un autre volet. L’affaire vise un vol avec séquestration chez des boulangers, du côté de Viroflay. Rayan apparaît dans le viseur. Il est soupçonné d’avoir été recruté via Snapchat par un commanditaire déjà incarcéré, donc à distance.
Les liens vers une équipe de dealers de Vitry-sur-Seine s’installent, puis s’étendent. La même année, une tentative de séquestration entre jeunes malfrats du secteur est évoquée. Les recoupements suggèrent des rôles bien distribués. La logique d’équipe domine, car la discrétion protège et la vitesse décide.
Reste la part d’ombre. Bidon, gants, cagoule, balise et Kalachnikov pointent un règlement de comptes, mais rien ne l’accrédite encore. Rayan se tait lors des auditions. Il est écroué dans la soirée. Son complice présumé demeure introuvable. Un homme de main peut attendre, car le silence retarde la preuve.
Ce dossier avance, mais chaque détail exige une prudence ferme
La procédure suit son cours, car l’instruction impose méthode et sang-froid. Les juges liront les vidéos, compareront les prélèvements et croiseront les trajets. Le faisceau d’indices guidera la suite. Le profil supposé d’homme de main pèse, mais la preuve reste la clef. Tant que l’énigme tient, la piste reste ouverte.