Les médecins découvrent un nouveau symptôme avant-coureur de l’un des cancers les plus mortels

Une signature génétique précoce bouleverse la stratégie de dépistage et ouvre une fenêtre d’action thérapeutique

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Un frisson parcourt la communauté médicale : un signe avant-coureur vient d’être repéré chez l’humain. Les médecins décrivent un indicateur précoce, discret mais lisible, lié à l’évolution de certains cancers parmi les plus meurtriers. L’alerte tombe au bon moment, car agir plus tôt change tout pour le pronostic. Ce repère biologique pourrait guider un suivi ciblé, enclencher des gestes simples et éviter des parcours de soins retardés.

Signal précoce : une signature qui change la donne pour les cancers

Le cancer du pancréas reste l’un des plus meurtriers. Près de 90 % des patients décèdent dans les cinq ans suivant le diagnostic. En France, près de 16 000 personnes sont touchées chaque année, selon l’Institut national du cancer. Le vrai défi vient d’une détection trop tardive.

L’équipe de San Diego met au jour un signal moléculaire précoce formé par l’activation de dix gènes. Les chercheurs le baptisent STRESS UP. Cette signature révèle le moment où des cellules précancéreuses basculent vers la tumeur. Elle agit comme un voyant, utile pour le dépistage des cancers du pancréas. Simple à surveiller dans des cohortes suivies.

Présentée comme un “symptôme avant-coureur”, cette lecture génétique ne remplace pas l’imagerie. Elle l’oriente, car elle pourrait aider à trier les sujets à risque. Les cliniciens disposeraient alors d’un test d’alerte. Il aiderait à programmer un suivi rapproché et à déclencher plus tôt les examens.

KRAS, STAT3 et ITGB3 : comprendre la mécanique cachée des cancers

Pour décoder l’initiation tumorale, les scientifiques utilisent des souris porteuses d’une mutation du gène KRAS. Dans ce modèle, l’inflammation et le manque d’oxygène créent un stress cellulaire. Ce contexte active STAT3, une protéine pivot qui aide les cellules à survivre et à s’adapter.

Une fois STAT3 enclenchée, l’expression d’ITGB3, l’intégrine β3, augmente. Ce duo forme une boucle de rétroaction. Elle accélère la progression et nourrit la résistance aux traitements, y compris la chimiothérapie. La cascade agit comme un amplificateur, tandis que la tumeur gagne en plasticité et en agressivité.

Selon le pathologiste David Cheresh, cité par Newsweek, “un nombre important de patients sont ‘inductibles’” pour ces gènes STRESS UP. Autrement dit, chez certains, l’activation arrive très tôt. Cet éclairage ouvre la voie à un dépistage ciblé des cancers du pancréas, avant tout symptôme clinique.

De la souris au patient : vers un dépistage et des thérapies ciblées

L’équipe rappelle que des médicaments déjà utilisés dans d’autres indications peuvent freiner STAT3. Bloquer ce levier empêche le déclenchement du signal STRESS UP. Les praticiens pourraient ainsi prédire le comportement tumoral, estimer l’agressivité et anticiper la réponse aux traitements les plus adaptés.

Dans les modèles murins, l’inhibition précoce de STAT3 ralentit le développement. Elle rend les cellules moins invasives et plus sensibles aux thérapies. Le même principe pourrait s’appliquer à d’autres tumeurs épithéliales. Notamment du sein, du poumon et de la peau, avec des ajustements de protocole.

Prochaine étape : valider cette signature chez l’humain. Tester des molécules capables de désactiver ITGB3 en amont. Le but consiste à freiner la progression dès la phase précancéreuse. Il s’agit aussi de sécuriser le parcours de soin et de réduire la mortalité liée aux cancers du pancréas.

Ce que cette piste change pour la détection et la prise en charge

Cette voie offre un avantage stratégique : repérer le basculement moléculaire avant l’orage clinique. Avec STRESS UP, KRAS, STAT3 et ITGB3, les équipes disposent d’indicateurs actionnables. Un test simple pourrait orienter le suivi, personnaliser la thérapie et gagner des mois précieux. L’enjeu, prouvé chez la souris, mérite une validation rapide chez l’humain. La charge des cancers du pancréas reste lourde.

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