«Cela risque de s’envenimer» : à Marseille, des riverains excédés patrouillent la nuit pour lutter contre les nuisances

Patrouilles spontanées, quartier sous pression, demandes de médiation et sécurité publique en équilibre fragile

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À Marseille, dans les quartiers nord, des copropriétaires exaspérés patrouillent la nuit pour lutter contre les nuisances. Musique hurlante, klaxons, barbecues improvisés et comportements agressifs leur gâchent le repos. La tension grimpe, la peur d’un dérapage aussi. Entre besoin de tranquillité et limites de la loi, ces riverains cherchent une réponse immédiate, tandis que l’État et la ville promettent une présence policière soutenue.

Pour lutter contre les nuisances, une mobilisation nocturne qui s’improvise

À la résidence de la Parade Haute, perchée loin et haut sur les collines, l’endroit offre un panorama spectaculaire sur Marseille. Le soir, des visiteurs s’y installent et le flot s’épaissit raconte lefigaro.fr. Musique en boucle, klaxons, barbecues improvisés : la quiétude part, la colère monte, l’angoisse aussi.

Frédéric Pinatel, secrétaire général de la fédération des CIQ du 13e, résume la lassitude : « à force, on pète un câble ». Selon lui, le phénomène dure depuis des années, s’intensifie parce que personne ne dit stop, et renvoie les habitants à une fatigue nerveuse qui fragilise le vivre-ensemble.

Face à l’inertie perçue, certains copropriétaires, cités par La Provence, ont formé une petite « brigade » citoyenne. En voiture, ils discutent, préviennent et dissuadent, quitte à dire qu’ils feront partir les intrus. Ce réflexe vise à lutter contre les nuisances, mais la tension grimpe et l’escalade guette.

Quand l’incivilité explose, lutter contre les nuisances devient réflexe de survie

Le rassemblement n’est pas le cœur du problème ; l’incivilité et l’agressivité, oui. Les riverains décrivent une consommation accrue de protoxyde d’azote, des produits stupéfiants, puis des rodéos urbains qui déchirent la nuit. Les cris s’ajoutent aux moteurs, et la peur d’une altercation fait reculer les familles.

Frédéric Pinatel redoute l’instant où « quelqu’un va péter un plomb ». Le belvédère attire parce que la vue est magnifique ; l’endroit devient un aimant à soirées improvisées. Les habitants tentent la discussion, parce qu’ils veulent éviter l’affrontement, alors que chaque accrochage peut rallumer les braises.

Pour lutter contre les nuisances, certains évoquent une médiation de terrain, une signalisation claire sur le tapage nocturne, voire des horaires d’accès mieux cadrés. Les voisins souhaitent des solutions simples, efficaces et rapides, afin de protéger le sommeil, réduire la pression et ne plus vivre chaque nuit en état d’alerte.

Que disent la loi et les autorités sur ces patrouilles

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône affirme suivre le dossier. Le sous-préfet Yannis Bouzar a reçu des représentants de la résidence pour parler des rodéos et des troubles constatés. Les services assurent une vigilance quotidienne et annoncent des opérations régulières destinées à sécuriser le secteur.

Rappel juridique utile : la simple présence sur la voie publique, lorsqu’aucune nuisance n’est commise, n’est pas une infraction. Dès que des incivilités, des comportements perturbateurs ou des infractions apparaissent, il faut prévenir les forces de l’ordre afin qu’elles interviennent de façon adaptée, sans confusion des rôles.

Les autorités martèlent que les habitants ne peuvent se substituer à la police ; seules les forces de sécurité intérieure détiennent l’usage légitime de la force. La ville de Marseille indique avoir renforcé les patrouilles municipales sur le secteur concerné, afin de lutter contre les nuisances et restaurer la tranquillité.

Préserver la paix du voisinage sans attiser le conflit local

Entre besoin de repos et respect du droit, l’équilibre reste fragile. Les patrouilles improvisées disent une exaspération réelle, mais elles exposent à l’escalade. La réponse passe par une présence policière lisible, des rappels clairs aux règles et des gestes de prudence partagés, afin de lutter contre les nuisances sans briser le lien de voisinage ni nourrir un face-à-face risqué.

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