Un véhicule Sanef bloque le passage d’une ambulance transportant en urgence vitale deux jumelles prématurées soignées à Compiègne

Un blocage sur l’A29 interroge la priorité donnée aux secours et à la vie fragile

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Gyrophares allumés, sirènes actives : une ambulance en transport d’urgence vitale se retrouve stoppée par un véhicule de Sanef sur l’A29, alors qu’elle ramène deux jumelles prématurées vers l’hôpital de Compiègne. L’épisode, survenu le 6 août, choque les parents et interroge la priorité effective accordée aux secours sur autoroute. Là où chaque minute pèse sur la vie. Le contexte médical rend ce blocage incompréhensible.

Sur l’A29, un véhicule Sanef interrompt un transport vital

À Ressons-sur-Matz, Mickaël Eloy et Julie voient leurs jumelles Alya et Lyana, nées à 30 semaines le 8 juillet, suivies en néonatalogie à Compiègne. Fragiles, elles doivent passer un examen du fond d’œil à Amiens, à environ 110 km via l’A1 puis l’A29, car l’évaluation ne peut attendre et conditionne la suite de leur prise en charge.

Selon oisehebdo.fr, le SMUR de Compiègne délègue le transport pédiatrique à la société Les Oursons Bleus, spécialisée, et le SAMU 80 délivre un numéro de circulation attestant l’urgence vitale. Après l’examen, l’ambulance repart d’Amiens à 14 h 30 pour ramener au plus vite les bébés à Compiègne, car les horaires d’alimentation restent stricts et ne souffrent pas de retard.

Le lait maternel récupéré sur place ne se conserve pas longtemps, donc il sera jeté, ce qui ajoute de la pression temporelle. Tout doit aller vite, puisque ces enfants sont censés être encore in utero, non en couveuse. C’est dans ce contexte qu’intervient l’altercation avec Sanef.

Face-à-face au kilomètre 195 avec le véhicule Sanef

Vers 15 h, sur l’A29 sens Amiens–Saint-Quentin, au km 195, l’ambulance progresse à 40 km/h et dépasse par la droite une file formée par des travaux étendus. Gyrophares et avertisseurs sonores sont actifs, car la mission est classée urgence vitale. Le dépassement vise à franchir l’onde de ralentissement en sécurité, sans exposer les enfants.

Soudain, un véhicule de chantier arrive et donne un coup de volant vers l’ambulance, qui doit se déporter ; les têtes des nourrissons se tournent violemment. L’ambulancier se recentre et poursuit. Mais le camion, identifié comme d’exploitation autoroutière, revient à hauteur, multiplie les écarts et repousse le véhicule médicalisé contre la glissière, jusqu’à l’arrêt.

Le conducteur, agent au volant d’un engin siglé Sanef, sermonne : « Vous n’avez rien à faire sur cette voie ! ». L’ambulancier et l’infirmier rappellent la nature vitale du transport, sans succès. L’ambulance reste bloquée jusqu’à l’arrivée de la gendarmerie, environ trente minutes plus tard, avant de pouvoir repartir vers Compiègne.

Conséquences médicales, plaintes et demandes de sanction

Pendant l’arrêt imposé, l’infirmier effectue des gestes réflexes. L’une des jumelles désature, l’autre présente une tachycardie. Les secousses provoquées par les déviations de trajectoire exposent à un risque de syndrome du bébé secoué, tandis que la chaleur s’installe, car le moteur coupé prive l’habitacle de climatisation pendant cette attente angoissante.

La brigade mobile d’Amiens recueille les témoignages. Les parents déposent deux plaintes. L’une pour mise en danger de la vie d’autrui. L’autre pour traumatisme psychologique subi par la mère, qui sollicitera des dommages et intérêts après consultation à l’hôpital de Compiègne. Puisque effectivement, l’épreuve a déclenché peur intense, stress et symptômes persistants.

Dans une lettre au président, le père exige une sanction exemplaire contre l’employé, qu’il accuse d’avoir « joué au shérif de la route » et d’avoir failli coûter la vie aux petites. L’hôpital de Compiègne assure son soutien aux démarches. De son côté, Sanef diligente une enquête interne et dit prendre l’affaire très au sérieux.

Ce que révèle cet épisode sur la sécurité autoroutière

Au-delà d’un incident, cette scène met à l’épreuve la coordination entre services de secours, exploitants autoroutiers et forces de l’ordre. La clarté des procédures, la formation au tri des priorités et le respect absolu des véhicules médicaux conditionnent la confiance. L’enquête annoncée par Sanef devra établir précisément les responsabilités et prévenir toute récidive sur le réseau.

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