Le choc tient à une saisie inattendue et à une issue qui déroute. Sur la route, tout s’enchaîne vite, car contrôle, fouille et décision se répondent. Ici, le cannabis devient fil rouge d’un scénario tendu, tandis qu’une question revient: que vaut la règle quand les délais glissent? Suivez la piste, pas à pas, jusqu’à l’instant qui change tout. Et rien, au départ, ne le laissait prévoir.
Sous un contrôle à péage, une cache de cannabis apparaît
Le 24 juillet, un ensemble routier roumain arrive au péage du Boulou, sur l’autoroute A9, raconte lindependant.fr. Les douaniers choisissent de contrôler le camion; les deux chauffeurs sont de nationalité roumaine. La lettre de transport annonce un chargement de carrelage. Les agents demandent l’ouverture de la remorque, puis surveillent chaque geste, attentifs.
D’emblée, une odeur de cannabis les saisit à la gorge. Le camion est conduit dans un lieu discret et entièrement déchargé. Aucune marchandise suspecte n’apparaît entre les palettes, ni entre les caisses de carreaux. Les contrôleurs avancent pas à pas, car quelque chose cloche dans l’allure générale de la remorque.
Il semble, en effet, que le plancher ait été modifié et surélevé. Le conducteur finit par expliquer comment actionner le vérin d’ouverture qui soulève toute la plate-forme. Alors, une série de sacs thermosoudés apparaît. Ils renferment 140 kg d’herbe, rangés avec soin sous ce faux plancher ingénieux et rigide dessous.
La défense mise sur un vice de procédure
À la sortie de leur garde à vue, les deux Roumains sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Perpignan. En défense, Mes Falchi et Maynard savent que leurs clients risquent gros, car les faits pèsent lourd. Rien, selon eux, n’atténue la responsabilité; alors ils optent pour une stratégie entièrement juridique.
En étudiant le dossier, ils relèvent que la notification des droits aux deux prévenus a été faite en dehors des délais prévus par la loi. Le parquet a été averti tardivement du placement en retenue douanière. Ces deux manquements, mis bout à bout, ouvrent une brèche dans la procédure pénale.
Ils demandent donc qu’une relaxe soit prononcée, car la forme viciait le fond. Dans un dossier lié au cannabis, le calendrier devient la clé, et la défense s’y accroche fermement. Reste à convaincre les juges que ces écarts ne sont pas de simples détails, mais bien des erreurs décisives réelles.
Réquisitions sévères, décision renversée, le cannabis sera détruit
Ce sera quitte ou double, car le parquet a requis 12 mois de prison ferme et la confiscation du camion. Les douanes, de leur côté, réclament une amende de 199 500 €. Dans la salle, la tension monte, puis chacun attend le délibéré, car un retard peut faire basculer l’issue.
Le tribunal en délibère et annonce la nullité de la procédure. La décision tombe, nette: les deux hommes sont libres. Cette issue n’efface pas l’enquête initiale, pourtant elle sanctionne les délais non respectés. Ainsi, la forme l’emporte, car la loi encadre strictement la notification et l’alerte du parquet ici fermement.
Bien entendu, la marchandise, le cannabis saisi, sera néanmoins détruite. Les règles de saisie restent entières, tandis que le camion ne repart pas sans contrôle. Ce dénouement rappelle qu’un détail procédural peut décider du sort d’un dossier, alors qu’un autre pan demeure, lui, hors de portée: la preuve matérielle.
Ce verdict interroge la rigueur et la chaîne de contrôle
Entre la rigueur des contrôles et les droits des justiciables, l’équilibre reste délicat. Ici, un calendrier mal tenu a pesé plus lourd que la cache la mieux pensée. Cette affaire rappelle que la route, la douane et le prétoire parlent le même langage: celui des règles. Quand elles déraillent, la suite, parfois, déroute autant qu’elle instruit. Et chacun s’en souvient longtemps, surtout sur l’A9.