Vacances : ces villes de la Côte d’Azur sont désertes, les restaurateurs cherchent les touristes, « La clientèle va dans les supermarchés »

Villes calmes, budgets serrés, restaurateurs en alerte sur la saison

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Le contraste surprend, la Côte d’Azur affiche des rues calmes alors que l’été bat son plein. Les terrasses cherchent le flux qui, habituellement, porte toute une saison. Les tables attendent, car les habitudes glissent et bousculent les repères. Le décor reste séduisant, pourtant la tension monte chez les professionnels, qui scrutent chaque ticket et s’adaptent, coûte que coûte, pour sauver la marge.

Une fréquentation en retrait sur la Côte d’Azur cet été

Selon mariefrance.fr, les plages gardent du passage, tandis que Nice et Cannes ne retrouvent pas l’ardeur des grands jours. Les réservations tombent au dernier moment, ce qui tend les équipes. L’explosion des locations Airbnb change le parcours du voyageur, car il cuisine plus et sort moins. Vacances été 2025 ou pas, le rythme semble freiné et le doute s’installe chez les restaurateurs.

Alain Lahouti, président de l’UMIH 06, décrit auprès de France 3 un ralentissement sur les derniers jours, car la période forte va de mi-juillet à fin août et, cet été, « on est clairement en dessous » de l’an dernier. Le panier moyen recule, ce qui pèse vite. Le littoral reste vivant, mais la caisse sonne moins fort, alors que les charges, elles, montent.

Frédéric Ghintran, président de l’UMIH Azur et haut pays, rappelle qu’à Nice, les grands évènements de l’été dernier n’ont pas eu d’équivalents cette année. L’inflation persistante fatigue le budget des familles. Les promeneurs prennent des photos, puis comparent les prix.

Des dépenses en baisse, la Côte d’Azur change d’allure

Nicolas Flament, à l’UMIH Menton Roya Riviera, note un taux d’occupation « 3 à 4 % » inférieur à 2024, tandis que le prix moyen par chambre diminue. La pression se diffuse partout. Une cliente lâche, lucide, sur la Promenade des Anglais : « La location pour la semaine coûte une blinde, vous faites quoi derrière ? »

« La daurade est à 30 euros, ce n’est pas possible ». La phrase claque et résume l’arbitrage. Les clients partagent les plats, boivent moins, cherchent l’essentiel. Ghintran confirme : plus de clients parfois, mais un panier moyen qui descend. L’inflation dit qu’elle ralentit, pourtant la vie renchérit encore, ce qui installe une prudence tenace à table comme au marché.

Le mouvement touche aussi les commerces de bouche. Yann, boucher dans le Gard, voit « des touristes, mais ça ne consomme pas, ça se promène ». Les nouvelles anxiogènes — guerre, budget — n’aident pas. Les professionnels tentent alors des offres claires, simples, pour garder la fidélité.

Entre hôtels, plateformes et calendrier, un équilibre à retrouver

À Cannes, Christine Welter, du syndicat des hôteliers, finit juillet à plus de « 85 % » d’occupation : pas dramatique, mais l’an passé fut « véritablement exceptionnel ». Les JO de 2024 avaient déporté des clients vers le Sud. Cette année, l’effet manque, alors que, selon Alain Lahouti, « la clientèle va dans les supermarchés plutôt qu’au restaurant ».

Ghintran nuance pourtant : les clients des Airbnb restent « complémentaires » et sortent quand même au restaurant pendant le séjour. À Menton, l’essor des meublés impressionne : « 30 à 40 fois plus » d’annonces Airbnb que d’appartements à louer ou à vendre. Cette bascule change la carte des flux sur la Côte d’Azur et oblige à repenser la valeur d’une soirée dehors.

Dans les Bouches-du-Rhône, Nicolas Guyot, vice-président de l’UMIH, explique à RMC une baisse « de 20 % depuis le 14 juillet », avec, pour certains, « 30 à 35 % » par rapport à l’an dernier. « L’année blanche » sans JO pèse. « À nous de repenser notre offre, de faire contrôler les Airbnb qui sont moins chers ». « Ça nous fait du tort aujourd’hui », reconnaît-il, lucide.

Face aux signaux faibles, des pistes concrètes pour rebondir

Les professionnels lisent les chiffres, mais ils gardent le cap : cartes plus souples, prix lisibles, service rapide, expérience soignée. Les visiteurs suivent le budget, pourtant ils veulent un moment juste. Le terrain bouge ; l’écoute compte plus que jamais. Avec des repères simples et des choix clairs, la saison peut encore surprendre, car l’envie, elle, ne disparaît jamais.

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